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Le PERROQUET 24

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SENEGAL/JUSTICE: Khalifa SALL


Des collaborateurs du maire de Dakar, Khalifa Sall, jugés à ses côtés pour « détournements de fonds publics », ont été mis en difficulté, lundi 5 février, devant le tribunal correctionnel de Dakar, où l’élu dakarois a une nouvelle fois dénoncé un procès à visées « politiques ». « Il faut cesser de malmener nos clients comme des canards sauvages », a fini par lancer, excédé, un avocat de la défense, après plusieurs questions du président du tribunal, de l’agent financier et des avocats de l’Etat, qui s’est porté partie civile.
Les accusés doivent répondre de dépenses de plus de 2,7 millions d’euros prélevés, selon la justice, dans les caisses de la mairie à des fins politiques.

Khalifa Sall, maire de Dakar depuis 2009, et sept de ses collaborateurs doivent répondre de dépenses de plus de 2,7 millions d’euros prélevés sur plusieurs années, selon la justice, dans les caisses de la mairie de Dakar. Cet argent aurait notamment servi à payer des « réceptions » et des « cérémonies », a rappelé le procureur.

« Il s’agissait de fonds politiques », a expliqué l’un des prévenus, le directeur administratif et financier de la mairie, Mbaye Touré. Il a reconnu avoir signé des procès-verbaux accusant la réception et le paiement de riz et de mil, tous deux fictifs. « L’objectif n’était pas de réceptionner du riz et du mil », a-t-il déclaré, expliquant que les fonds politiques étaient « à la disposition discrétionnaire » des élus, mais qu’il fallait néanmoins trouver un moyen d’inscrire ces dépenses dans la comptabilité.

« Tous les acteurs étaient au courant de ce mécanisme », qui existait bien avant l’élection de Khalifa Sall, a avancé M. Touré, qui est, comme le maire et une demi-douzaine d’autres prévenus, en détention provisoire depuis mars 2017. Il a refusé de dire si Khalifa Sall était lui-même au courant de ce mécanisme, mais il l’a désigné comme le gestionnaire réel de ces fonds.

Yaya Bodian, un comptable de la mairie, a reconnu avoir rédigé de fausses factures avec le tampon d’une société disparue depuis des années. « C’était juste pour régler un problème comptable », a-t-il dit à au moins vingt-six reprises.

Mardi 6 février, Khalifa Sall a été appelé à la barre par le juge Malick Lamotte afin de s’exprimer sur les chefs d’accusation dont il fait l’objet : « détournement, escroquerie aux deniers publics, faux et usage de faux en écriture administrative et de commerce, association de malfaiteurs ». « Je conteste énergiquement ces accusations », a-t-il lancé. La veille, il avait déjà assuré n’avoir « commis aucune malversation » : « Nous n’avons détourné aucun sou. Nous n’avons touché aucun franc de l’Etat », a-t-il dit dans une déclaration liminaire. « Je ne suis pas quelqu’un qui prend et je n’ai jamais pris. (…) L’objet de ce procès est de mener un combat politique contre un adversaire », a accusé le maire.

Figure charismatique et dissidente du Parti socialiste sénégalais, Khalifa Sall bénéficie de nombreux soutiens dans la capitale qui voient en lui un candidat idéal à l’élection présidentielle de 2019. L’intéressé, qui est toujours resté silencieux quant à une potentielle candidature, n’a pas hésité à régulièrement s’opposer à la majorité libérale du président Macky Sall. Pour les partisans du maire, les accusations dont il est la cible sont pour le pouvoir une manière de tuer dans l’œuf toute volonté électorale. Ils voient dans ce procès une entreprise politique cherchant à évincer un candidat potentiel gênant.

« Jamais de noms »
A la barre, le maire de Dakar a rappelé avoir discuté en 2010 de ces fonds politiques avec l’ancien président Abdoulaye Wade. Puis, « en 2012, c’est Macky Sall lui-même qui m’a parlé de ces fonds et les a sollicités, a-t-il avancé. C’est pourquoi nous sommes surpris qu’après vingt et un ans de fonctionnement de cette caisse, l’on puisse nous traduire devant la justice ». Selon lui, aucun document d’archives de cette caisse n’existe car « chaque maire au terme de son mandat, part avec son cahier ». Elargissant ainsi l’accusation : « Il n’y a aucune autorité dans le pays qui ignore l’existence de cette caisse d’avance. »

Quant aux bénéficiaires des fonds en question, Khalifa Sall a tenu la même ligne que celle établie dès le début de l’enquête. « Je ne donnerai jamais de noms ! (…) Ces fonds n’ont pas vocation à être justifiés », a-t-il martelé, avant de soutenir que cet argent avait bénéficié aux Dakarois et non à la mairie ou à ses employés. Devant le juge, il a souligné la nécessaire discrétion d’une telle caisse, laissant entendre que des personnalités politiques, religieuses, culturelles, auraient sollicité ces fonds notamment pour financer des soins dans le cadre de maladies graves. Lui, promet de garder le silence quant à leur identité, mais  », a-t-il déclaré.

 

 

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